Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre.

dimanche 23 septembre 2012

J'ai vaincu la bête du Gévaudan





Depuis le temps que j'attends cette date, le jour du départ du Grand Trail de St Jacques. Un tracé de 66Km au départ du Domaine du Sauvage en direction du Puy-En Velay avec pas moins de 1600m D+ et 2250m D-. Deux jours avant le départ, j'apprends que la distance sera plus proche des 70km.






RDV au Puy à 7h pour prendre la navette à destination du domaine du sauvage. Il fait très doux et le ciel et couvert. Sur la route le soleil pointe le bout de son nez, Une pause pipi, le bus se gare au bord de la route dans un lieu sans un arbre ou un buisson avec une magnifique vue sur la plateau. Etonnant aucun filles a fait pipi parcontre une belle brochette de mecs, ça valait une photo que j'ai pas prise.


Domaine du Sauvage
 Mais quand on arrive sur le lieu du départ 9h, la température est beaucoup plus fraîche et le brouillard s'accroche à la cime des sapins. Le domaine du sauvage porte bien son nom un énorme ensemble de bâtisse au milieu du plateau du Gévaudan loin de tout et sans réseau téléphonique. Pour patienter, on bénéficie d'un vestiaire réservé aux femmes, une petite salle d’accueil, avec du plancher au sol et des WC rien que pour nous par contre ça manque de chaises donc tout le monde est assis à même le sol. On discute avec un groupe de filles du club "theizé course nature" qui s’avérera être toutes des killeuses avec à la clé de super classement.

10h départ des relais juste le temps de voir Elisa avant son départ.
10h15 c'est à notre tour de partir. Je suis assez zen. Avec ma copine, on se souhaite une bonne course et le départ est lancé pour les 619 traileurs

Le sauvage-Sauges 19km 300D+/650D- 


Au départ, ça ne part pas trop vite. Mais finalement, comme on est sur un plateau et que c'est très roulant toute le monde accélère assez rapidement. J'ose jeter un coup d'oeil à ma montre 10-11km/h... c'est sur c'est un peu rapide pour moi... Mais je suis bien, je ne cherche pas à accélérer, ni trop ralentir, je garde à l'esprit que la route va être longue. Ma copine est déjà loin devant je la vois plus.Mon téléphone trouve du réseau et une horde de SMS arrive, merci pour les encouragement. Devant moi, je vois un homme V3 sortir d'un taillis je me demande ce qu'il fait? Il est aller faire pipi là dedans? mais non, en fait il avait perdu son bidon qui avait rouler. ça me fait rire alors je lance la conversation avec lui. Il me dit:" tout le monde va trop vite, ils font tous être cramer. Moi des que ça monte même si on peut courir, je marche. Faut s’économiser. fais comme moi et tu finiras..." Sur ses bons conseils je continue ma route. 

Tour de la Clauze

J'ai pas l'habitude de courir sur des chemins aussi roulant et de garder un rythme si régulier donc j'applique les conseils du V3. Plus loin je rencontre des hommes qui discutent de l'architecture des fermes altiligerienne, habitant moi même une ferme je m'incruste dans la conversation. et je fais donc la connaissance d'un triathlete Bearnais expatrié sur Lyon et son collègue Lyonnais. On fait un bout de route ensemble, puis se sépare... je continue donc seule ma route sur Sauges. Mes ischio tirent. Voilà le ravito.
Sauges








Je remplis vite ma poche d'eau, mauvaise surprise j'ai bu beaucoup moins que ce que je pensais, c'est pas bien. J'attrape un bout de banane et retrouve Elisa qui venait de passer le relais et qui me confirmait qu'elle avait trouvé la section très longue et trop roulante. Et me voilà reparti...




Sauges-St Privat d'Allier 21km 700D+/750D- (cumul 40km 1000D+/1400D-)

Monistrol d'Allier
c'est la portion redouté par beaucoup de coureurs mais bizarrement ça m’inquiétait pas plus que ça. Enfin ça va monter et on peut marcher et relancer dans les descentes avec des vrais descentes pas des faux plat. Dans la traversé de Saugues des gens dans leurs jardins nous encouragent. Une mamie nous souhaite bon courage et nous demande ou on va comme ça. Je lui répond au Puy. La tête qu'elle a fait, je suis pas sur qu'elle s'en soit encore remise.
Pont édifié par Gustave Eiffel







On quitte la "ville" et on monte. si on se retourne on a une belle vue sur le plateau du gévaudan. On traverse une route, acceuilli par un groupe de musique qui chante "ils descendent du sauvage en courant". J'arrive pas à relacher mes ishios ils sont hyper tenu j'essaie de ne pas y penser et me dire que ce n'est rien la douleur musculaire n'est pas grave, il faut faire abstraction mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Ravito du Vernet, j'en profite pour m’étirer, je tombe sur la fille que j'avais rencontré au Bessat y a 15 jours, sa tendinite la fait souffrir elle pense qu'elle va pas pouvoir finir et envisage d'abandonner. Je ne remplie pas ma poche d'eau et repart. 
Chapelle de la Madeleine

Chapelle de Rochegude
St Privat d'Allier
























Enfin de la vrai descente, j'arrive à basculer mon effort sur les quadris, mes ischio se relâchent et j'avoue que moi aussi. je me fait plaisir dans cette descente sur la gorge. Le soleil est revenu et la chaleur aussi. On franchit l'Allier, sur un pont édifié par Gustave Effeil et on attaque la montée. J'ai les quadris en feu suite à la descente alors je suis contente de remonter car on va marcher. On quitte la route pour prendre une monotrace et à cette endroit une ambulance et un peu plus haut les secouristes accompagnent un homme qui semble pas bien du tout. 



Mon arrivée au ravito de St Privat avec N°27 derrier
J'avais pour consigne de pas me cramer dans la montée. Je prend mon rythme je suis bien, je monte, il fait très chaud, le soleil tape, j'avais reçu un sms de Maï qui me dit de pas oublier de boire alors je bois. Les gens tombent comme des mouches. Entre ceux qui vomissent, ce qui sont assis sur un pierre en se demandant ce qu'ils font là et ceux qu'on plus d'eau. Et moi je monte tranquille et je double, je suis bien. J'arrive à la chapelle de Rochegude c'est le 1ere palier de la montée... Les coureurs se ruent sur les fontaine. Le ravito ne doit plus être très loin... à quoi on m'annonce 3km. 



Je commence à discuter avec un mec, qui m'explique qu'il s'est retrouvé avec un dossard "Elite" alors qu'il ne l'était pas du tout... Il porte le numéro 27.... On discute jusqu'au ravito de St Privat d'Allier. On rentre dans le village et direct je cherche des yeux le ravito et un bénévole nous dit c'est au château là haut à l'autre bout. On descend et hop un petit escalier pour remonter sur le château et j'entends crier "Allez Aurel'". c'est Cyril qui est là ça fait plaisir. Il s'occupe de ma poche d'eau, et de vider mes poubelles pendant que je mange un morceau. Je repart...

St Privat d'Allier-Le Puy En Velay 600D+/850D- (cumul 70km 1600D+/2250D-)

Il fait chaud. Je retrouve rapidement N°27, on discute de nouveaux. ça monte la dernière grosse montée. j'ai un coup de moins bien. Un leger mal de tête, alors je bois, je mange régulièrement. Il faut que j'arrive à penser à autre chose. Mais je focalise sur ce moins bien. N°27 est a coté on avance en silence. Je lui dit qu'il faut qu'on parle car j'ai une baisse de forme. Du coup, je finis la grimpette en l’écoutant me raconter les paysages du Xtrail de Courchevel et Trail des glaciers de la Vanoise. La montée est fini, il relance je me cale derrière lui et suis ses pas, on a un bon rythme, on double plein de gens un couple accroche notre train, le chemin est très souple et roulant. j'ai pas besoin de réfléchir, je suis... Le chemin remonte légèrement et là je décroche et marche, un sms arrive pour me rebooster... Apres une pause pipi, je mets la musique pour la 1ere fois et c'est partie, je passe en mode automatique. Je rejoint N°27, on arrivera ensemble au ravito de Bains.
Mon arrivée au Ravito de Bains avec N°27

Cyril et Elisa sont là, ça fait plaisir, j'ai rattrapé ma copine qui repart à mon arrivée. Cyril s'occupe de mon sac pendant que je mange un morceau. Je récupère une barre de chocolat  pour mon homme et repars. N°27 est lui aussi reparti, il reste 15km. J'ai remis ma musique et je repars sans réfléchir quand le chemin descend ça va mais des que c'est plat ça devient dur. A chaque pas je sens mes cuisses. Le béarnais me rattrape, il me double en me disant qu'il a perdu son collègue qui a abandonné et il continue sa route, il a l'air bien frais. Moi plus ça va plus je suis en mode automatique. Je cours uniquement parceque si je marche ça va être encore plus long pour arriver. Je rattrape N°27 qui marche, je lui propose de repartir avec moi, il me suit. Rapidement, je sens plus personne derrière moi,  je me retourne pas, j'ai pas la force et le courage, je cours y a plus que ça à faire. 
Mon téléphone sonne c'est Betta qui vient aux nouvelles, je suis dans le rouge donc je coupe court à la conversation, le dernier ravito n'est plus très loin.

Passage du coté des Chibottes

J’espérais retrouver ma copine au ravito pour qu'on finisse ensemble mais elle n'y est pas, les garçons non plus. Je bois un coca et repars,et juste après le virage Cyril est là il m'accompagne sur quelques mètres, il reste encore 8km. Une descente qui me semble interminable sur la route. je laisse filer mes jambes, je réfléchis plus, je veux en finir.  Je joue au yoyo avec des filles qui profitent d'une pause pipi pour me doubler. Un SMS de Nat me dit" que tout CAF est derriere moi" Je relance un peu.
Passage du coté des chibottes

Une chibotte




















On tourne à gauche pour reprendre un sentier. on remonte par une monotrace hyper technique aménagé avec des cordes pour les touristes car on est dans la "zone" des chibottes. c'est terrible, j'ai l'impression de tituber dans la caillasse, j'ai envie de m’arrêter de m’asseoir ou même de m'allonger dans l'herbe devant une chibotte. Oui comme le mec qui est allonge au bord du chemin avec un  bénévole qui lui sort des barres. Un message de MaÏ, me rappelle que je peux pas lâcher si prêt du but. je rejoint la route, il reste 4km je cours comme je peux et rattrape une fille, d’après ma montre je suis à 8km/h si je maintiens l'allure dans 30min je suis arrivée ça descend, nouvelle pause pipi, maintenant la fille est loin... 


La cathédrale du Puy 
3km et c'est à ce panneau qu'il se passe quelques choses. J'ai les larmes aux yeux, je sais que je vais finir, j'accélère, plus de douleur, plus de fatigue, je suis à fond, je traverse la ville sous les applaudissements des gens qui sont dans les rues. Les rues dans lesquels il y a une semaine, on faisait la fête en costumes médiévales. Il faut remonter la rue pavée qui rejoint la cathédrale, puis l'escalier.dernier gros effort mais sous les applaudissements des gens assis sur les marches ça passe presque tout seul. Je traverse l’hôtel Dieu et ça redescend jusqu'au rive de la Borne, le stade est plus très loin j'entends la sono.  l'arche est en vue j'arrive même à accélérer, Betta est là et m'encourage... il faut faire un quart de tour du stade... ça y est y est j'ai réussi, je suis allée au bout...en 9h17.  Mon objectif 1er, était bien sur de finir, j’espérais mettre entre 9-10h et arriver avant la nuit mais maintenant je peux le dire quelqu'un m'avait soumis l'idée que je pouvais passer sous les 9h alors c'est resté un objectif secret... Mais il y avait 4km de plus que prévu...

Je pense pas avoir fait trop d'erreur de gestion de course. J'ai bien mangé toute les 45min, j'ai essayé de boire régulièrement, j'aurai du peut être refaire un bidon de boisson isotonique à Bains car j'ai de nouveau eu du mal a assimiler l'eau à partir du moment ou j'ai eu fini le bidon.  Le parcours était majoritairement roulant et quand on a pas l'habitude c'est dur. Heureusement qu'il y avait la traversée des gorge de l'Allier. Les 20 derniers km ont été durs...

Ma copine est arrivée 4min avant moi. Lors de la lentilles party, j'ai retrouvé N°27, il a fini difficilement, à la limite de l’hypoglycémie, il a passé la ligne une demi heure après moi. Betta a fini le 47km avec un podium
J'ai fini :
5eme senior sur 18 finisheuses
16eme féminines sur 69 finisheuses et 78 partants
189eme au général sur 511 finisheuses et 619 partants



Voilà le lien de la trace GPS http://connect.garmin.com/activity/225822614


les photos de paysages et monuments ne sont pas de moi, j'ai sélectionné les clichés sur internet qui d'illustrent aux mieux ce que j'ai vu.


dimanche 9 septembre 2012

Trail du Bessat: la dernière mise au point

Après un été assez pauvre en compétition, le mois de septembre démarre  avec son lot de trail, triathlon et Raid en tous genre. Avec The gros objectif de l'année le 22 septembre il a fallut faire des choix. Je choisis donc le Trail du Bessat (22km D+1000m) à 15 jours du Grand Trail de St Jacques. Objectif : faire une sortie longue, se faire plaisir, se remettre un peu dans l'esprit compet' et repérer les dernières failles.

Réveil dimanche matin à 6h après une nuit horrible, réveillée toute les heures, la digestion du resto de la veille est difficile. J'aurai pas du tant manger... Impossible d'avaler mon petit dej', j'ai sommeil et mal au ventre... Je me demande pourquoi je ne suis pas resté couché... 7h je quitte la maison, le soleil se lève, une heure de route pour rejoindre le Bessat, les paysages sont superbes le moral remonte...

J'arrive assez tôt sur place, j'ai réussi à manger un morceau entre le retrait du dossard et le départ.

9h ça y est c'est partie, j'ai douté sur mon envie de courir jusqu'à la dernière minute mais une fois la course lancée, la motivation revient. On quitte rapidement la route pour prendre une chemin qui descendra pendant 6km. On part de 1200m pour descendre jusqu'à 830m. La 1ere partie est assez technique. Une douleur à la cuisse droite me fait ralentir; c'est la 1er fois que ça me fait ça quelques minutes après c'est la 2eme cuisse qui s'y met. Les quadris sont super douloureux, ça fait mal, punaise, peut etre que l’échauffement assise sur un banc au soleil n'était pas forcement l'idéal. je m’échauffe jamais d'habitude, mais c'est la 1er fois que j'attaque direct avec une descente comme ça.

 Arrivée en bas il faut remonter, une de ces montées, j'ai jamais vue ça, un truc de dingue, le Moucherotte du maratrail c'était du pipi de chat à coté. 2km pour prendre 360m D+ si mon calcul est bon ça fait du 18%, le tout sur un chemin plein de pierres qui roulent sous nos pieds. La douleur des quadris c'est atténué, je prends mon rythme de croisière et commence à doubler. Je double des filles croisées sur d'autre course, dont une qui m'avait mis un mega vent sur la dernière partie au trail du barrage de Grangent alors que je l'avais doublé dans la montée.


 Elle me dit "vivement que ça descende" je lui ai répondu que vue comme elle m'avait doublé sur le plat je préfère encore quand ça monte... Et je la double et continue ma grimpette qui devient heureusement plus roulante.

Crêt de la chèvre
 On sort de la forêt pour arriver sur une zone découverte, le paysage change complètement on court au milieu de myrtilles et de la bruyère en fleur. Les paysages font penser aux causes, on traverse même un troupeau de moutons. Le panorama est à couper le souffle. Le parcours nous fait passer part plusieurs crêts dont celui de la chèvre, ou avec un groupe, on a loupé une bifurque, heureusement juste de quelques mètres. Mais en faisant demi tour, de quasi dernière du groupe, je me suis retrouvé la 1ere et en prime j'ai doublé une fille dont je me rapproché de plus en plus depuis quelques temps.

Passage au crêt de la perdrix point culminant du parcours avec sa table d'orientation, il y a pleins de randonneurs qui nous encourage.

Maintenant c'est que de la descente. j'essaie d'avoir une foulée la plus économique possible sans pour autant perdre de temps...

Crêt de la Perdrix
 Mais je sais pas si ça marche bien je me fais doubler par 1 ou 2 mecs... la descente est longue et longe un route je suis seule depuis un moment. J'entends des pas derrière moi c'est la fille que j'avais doublé de façon peut conventionnelle, Juste retour des choses, mais c'est pas pour autant que je me laisse faire, je m'accroche, je suis à sa hauteur on est au coude à coude et le chemin remonte et là elle décroche. L'arrivée est proche, j'ai de plus en plus de mal à tenir l'allure, une douleur au pied droite me tiraille depuis un moment, je décide donc de prendre un gel pour finir... j'entend plus ses pas derrière moi, je veux pas me retourner, je suis concentré... On est au milieu des près, je vois l'arrivée au  loin... plus que quelques mètres et je franchis la ligne et elle arrivera 21secondes après moi... et 57secondes après arrivera la femme du trail de Grangent, les genoux tout en sang...
Vue du crêt de la Perdrix
Au final 2h47min49sec 4eme senior sur 5, 7eme féminines sur 17 et 110eme sur 150 au général. La 6eme féminines est arrivée 11min avant moi et la 1ere 42min avant moi, y a encore du boulot....

Vue du Crêt de la Perdrix
Conclusion, pour le grand trail de St Jacques il faut:
-que je change l'embout de mon camel qui il fuit ça fait brumisateur,
-que je résolve le problème de la douleur au pied droit,
-que je regarde si je trouve des gels watt car c'était pas mal, le gout est quelconque par contre il est super fluide donc s'avale très facilement
-et dernier point dont malheureusement je peux plus rien faire... normalement vue le profil de la course il faudrait que je soit plus à l'aise en descente et sur le roulant, alors que finalement le seul moment ou je double c'est dans les montées....

lien vers le parcours: http://connect.garmin.com/player/220644478

Les photos sont pas de moi, mais elle illustrent très bien les paysages que j'ai vu